En atelier
- LN

- 9 sept.
- 3 min de lecture
Il y a toutes les histoires que j'ai lues et qui me hantent
Il y a toutes celles aussi que j'ai vécues
Il y a les belles façons de raconter des grands auteurs
Il y a plus modestement mes quelques lignes
Il y a toutes ces lettres à marier dans mon cahier
Il y a notre Amour
Il y a les Basses Alpes encrées en moi
Il y a le Crayon qui griffonne
Il y a le Décor à planter
Il y a le E d'envie et le E d'écrire, irrésistible, viscérale
Il y a la Feuille qui souvent reste vierge
Il y a le Grand saut de l'atelier d'écriture
Il y a la Hache sur le bois sec préparé pour l'hiver
Il y a Ici et aussi plein d'ailleurs
Il y a les Jeux, le football, la pétanque et puis les jeux de mots
Il y a quelques K à part et bien particuliers
Il y a « L », qui devient « toi », que j'M, et donc
Il y a Nous
Il y a l'O.M. et ces passions qu'on ne peut expliquer
Il y a Papa qui me manque tant
Il y a Quelques bons plats, du vin, des bières
Il y a des Rages folles, des coups de sang, du stress, des angoisses et des pleurs
Il y a Sébastien, et c'est sans doute toute une histoire
Il y a la Terre fertile qu'on ensemence et qui nourrit, quel beau métier !
Il y a Un comte, un drame, une comédie
Il y a la Vie
Il y a des Wagons-lit pour rêver en voyageant
Il y a X, Y et Z : la foule des anonymes dont je fais partie
Il y a les vaches qui broutent paisiblement
Il y a ce besoin d'être lu et aimé et cette peur d'être lu et raillé
Il y a au sortir de mon stylo de la fougue et puis des réticences
Il y a de doux parfums difficiles à décrire
Il y a pour m'inspirer Giono, Magnan, Izzo, Bosco, Frégni, Monnier... entre autres. Ils m’impressionnent
et me tétanisent
Il y a des chemins de randonnée, des drailles et puis la Routo
Il y a la transhumance d'autrefois
Il y a mon vieux sac à dos, ma popote de scout et mon canif
Il y a, j'en suis sûr, mes grands-parents qui surveillent d'en haut
Il y a cette sensation d'être anachronique
Il y a les arbres et au milieu un olivier
Il y a la Camargue et les taureaux, le manadier sur son cheval
Il y a Marseille et la mer, les calanques et la mer, toi et la mer
Il y a mes enfants par dessus tout
Il y a les fruits à peine mûrs et trop de sucreries
Il y a des démons, des chagrins bien trop lourds à porter
Il y a mon dos qui craque, un corps usé
Il y a de temps en temps l'envie de tout plaquer
Il y a bien quelques amis triés sur le volet
Il y a la solitude qui m'a rattrapé
Il y a quelques plaisirs inavouables, des jardins secrets et des rêves déraisonnables mais c'est si bon
Il y a une jeunesse qui ne reviendra pas et des anniversaires qu'on ne veut plus fêter
Il y a toujours du feu dans la cheminée
Il y a la maison de mes rêves
Il y a des animaux à qui l'on parle plus facilement qu'à des hommes
Il y a la liberté et puis l'aliénation
Il y a la culpabilité qui ne s'efface pas
Il y a souvent un besoin de silence et de sérénité
Il y a les bruits de la ville, des voisins, et celui des cigales et du coq
Il y a ta présence à mes côtés comme une ange-gardien
Il y a certainement trop de questions qui tournent dans ma tête
Il y a ce besoin d'écrire pour me délester un peu de tout cela
Il y a une rage enfouie pour l'atrocité subie par mon enfant
Il y a de beaux cailloux à ramasser sur les chemins et dans le lit des torrents
Il y a, somme toute, qu'il est bien difficile d'être heureux.
Sébastien





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